L'épreuve du grand âge

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2007

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Vincent Caradec, « L'épreuve du grand âge », Retraite et société, ID : 10670/1.86e5a2...


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The Ordeal of Old Age This article seeks to characterize the “ordeal of old age” in terms of a tension between a growing “separation from the world” and a permanent need to “remain part of the world”. On the one hand, the individual’s holds on the world tend to slacken with advancing age; personal environments undergo substantial change, with the withdrawal from activities and the increasing probability of loss of friends and family members. On the other hand, there is an effort to maintain some of these holds on the world, or to recreate others, by taking on new activities, making new contacts and seeking to maintain opportunities for interaction with the world. This perspective calls for an examination of three phenomena, starting with “déprise” 1, considered as the process of reorganizing activities as people set about tackling the new constraints facing them in advancing age (health problems, functional limitations, growing fatigue, fewer opportunities for social interaction, and increasing awareness that the end is approaching). This article discusses the issue of whether elderly individuals should be considered as “fulfilled”, with identity features grounded solely in the past, or whether there remains an outlook for further transformation. It then analyses the emergence of a sense of alienation from the world, counterbalanced by a desire to maintain opportunities for exercising familiarity with it. Far from being a homogeneous phenomenon, the ordeal of old age varies greatly with the resources available by way or protection or countermeasure. Such resources go beyond personal characteristics (state of health, strength of character, cognitive capacities, faculty for adaptation acquired earlier in life, etc.) to cover social surroundings, in the form of technical and human help in pursuing activities despite functional problems, support from family and friends, and stimulus received.

Cet article cherche à caractériser l’« épreuve du grand âge » sous la forme d’une tension entre « éloignement du monde » et «maintien dans le monde ». D’un côté, au fur et à mesure de l’avancée en âge, les « prises » de l’individu sur le monde tendent à s’effriter : il doit abandonner des activités ; certains de ses proches disparaissent ; le monde se transforme. De l’autre, il s’efforce de maintenir certaines de ces prises, voire d’en recréer, en s’engageant dans de nouvelles activités et de nouvelles relations et en cherchant à préserver des espaces de familiarité avec le monde. Cette perspective amène à étudier trois phénomènes. Tout d’abord la «déprise » : cette notion désigne le processus de réorganisation des activités qui se produit au cours de l’avancée en âge, au fur et à mesure que les personnes qui vieillissent doivent faire face à des contraintes nouvelles (une santé défaillante et des limitations fonctionnelles croissantes, une fatigue plus prégnante, une baisse de leurs « opportunités d’engagement », une conscience accrue de leur finitude) dont la probabilité d’apparition s’accroît au fil de l’âge. Ensuite, l’article se penche sur la question de savoir si l’individu âgé est définitivement « achevé », ses assises identitaires appartenant désormais exclusivement au passé, ou s’il demeure encore ouvert à de possibles transformations de soi. Enfin, il analyse le développement d’un sentiment d’étrangeté au monde, contrebalancé par le souci de préserver certains espaces de familiarité. Loin d’être homogène, l’épreuve du grand âge se décline différemment suivant les ressources dont disposent les personnes très âgées pour s’en protéger ou pour la surmonter. Ces ressources ne relèvent pas seulement de l’équipement « personnel » de l’individu (son état de santé, sa force de caractère, les capacités cognitives ou d’adaptation qu’il a acquises au cours de l’existence), mais, plus largement, de ses « entours sociaux » : les aides techniques et humaines qui lui permettent de poursuivre ses activités malgré ses problèmes fonctionnels ; la présence et le soutien de ses proches ; les sollicitations qui lui sont adressées.

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