Une sablière dans la grande guerre à Blairville (Sparnacien, Paléocène-Eocène) sur le sud du saillant d’Arras

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1 décembre 2022

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Christian Dupuis, « Une sablière dans la grande guerre à Blairville (Sparnacien, Paléocène-Eocène) sur le sud du saillant d’Arras », Annales de la Société Géologique du Nord, ID : 10.54563/asgn.1893


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Dès octobre 1914, les Allemands sont retranchés dans la sablière de Blairville, point stratégique sur lequel s’appuie le retour sud du saillant d’Arras. Le site, connu des géologues nordistes depuis plus d’un siècle, expose des sédiments fluviatiles sparnaciens (ex-Landénien supérieur continental) qui portent la limite Paléocène-Eocène (PETM). Les sables, coiffés de dépôts de plaine alluviale argileux, occupent un chenal profondément incisé dans la craie et amplifié par une karstification sous-jacente. Des anciennes cartes postales françaises restituent l’état du site avant le conflit. L’exploitation est camouflée dans le bois et encaissée d’une douzaine de mètres. Les occupants l’aménagent en particulier par le creusement de plusieurs souterrains. « Les Journaux des Marches et Opérations des Régiments (JMO) » du Ministère de l’Armée documentent la situation militaire de cette partie du front ainsi que le déroulement de l’offensive Artois-Champagne qui l’impliqua violemment le 25 septembre 1915. Les livres des officiers français Eggenspieler et Laurentin, éclairent la façon dont les alliés réagirent face au retranchement allemand et à l’échec de l’offensive de diversion. Des photographies du retranchement sur cartes postales expédiées de la sablière, révèlent des aspects inconnus de ces infrastructures avant qu’elles ne soient détruites au cours du repli de l’Opération Alberich en mars 1917. Sans faire abstraction d’autres éléments stratégiques ou tactiques, la géologie de la sablière mise à profit par les occupants s’avère avoir été déterminante dans la stabilité du retour sud du saillant d’Arras de 1914 à 1917.

By October 1914, the Germans are entrenched in the Blairville sandpit, a strategic position upon which the southern arm of the Arras salient is fixed. Known by local geologists since more than a century, this site exposes fluviatile Sparnacian deposits (disused ‘Upper Continental Landenian’) that bear the Paleocene-Eocene boundary (PETM). The sands topped by argillaceous alluvial plain sediments rest in a channel deeply incised in the chalk and enhanced by underlying karstification. Ancient French postcards restitute the landscape before the war. The quarry is camouflaged in the wood and encased of about twelve meters. The occupants managed it especially in digging several undergrounds. Reports of the “Journaux des Marches et Opérations des Régiments (JMO)” from the French Ministry of the Army, allow to document the military circumstances of this part of the front and the progress of the Artois-Champagne attack that impacted it violently by the 25 September 1915. The French officers Eggenspieler and Laurentin’s books evidence about the way allied troops reacted facing the German entrenchment and the failure of the attack. Photographic postcards sent from the sand pit unravel unknown aspects of these infrastructures before they were destroyed thanks to the retreat of the Operation Alberich by March 1917. In not leaving aside strategical and tactical considerations, the geology from which the occupants took advantage appears to have been essential in the stability of the south arm of the Arras salient between 1914 and 1917.

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