L'Art de ne pas être trop gouverné

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À la fin des années 1970, Michel Foucault a avancé le concept de «crise de gouvernementalité» pour approcher des phénomènes où la contestation de certains pouvoirs – religieux, politiques, disciplinaires… –, d’abord localisée, s’est élargie pour mettre en question un dispositif général de gouvernement, un ensemble de relations de pouvoir. Chaque fois s’y exprime quelque chose comme: «nous ne voulons plus être gouvernés ainsi».C’est l’une des ambitions de cet essai que de montrer la fécondité de ce concept pour éclairer des révoltes passées et présentes, pour compliquer et compléter les perspectives centrées sur la seule lutte des classes et celles qui se sont attachées à la construction de la démocratie, à la dynamique égalitaire et à l’institutionnalisation de ses formes. Il s’agit aussi de poser un diagnostic sur la crise actuelle de l’État néo-libéral, au sein duquel démocratie et libéralisme tendent à se dissocier et dont la vision de l’économie renvoie les dégâts sociaux et écologiques au rang d’externalités négatives.Il s’agit enfin et peut-être surtout de penser «un art de ne pas être trop gouverné» qui ne serve pas d’auxiliaire involontaire aux formes de dérégulation économique et de dévastation écologique, mais s’articule à un souci ici thématisé comme celui de «l’usufruit du monde». Directeur de recherche au CNRS, Jean-Claude Monod enseigne à l’École normale supérieure de Paris. Il a notamment publié Penser l’ennemi, affronter l’exception. Réflexions critiques sur l’actualité de Carl Schmitt (La Découverte, 2006; Poche, 2016), Sécularisation et laïcité (PUF, 2007) et Qu’est-ce qu’un chef en démocratie (Le Seuil, 2012; Points, 2017).Sommaire : Pages de début (p. 3-6)| Avant-propos (p. 7-26)| Présentation (p. 27-31)| Chapitre premier. Qu’est-ce qu’une « crise de gouvernementalité » ? (p. 33-60)| Chapitre II. Un précédent historique : la Réforme protestante comme crise du pastorat chrétien (p. 61-85)| Chapitre III. Gouvernementalisation de l’État et construction du néolibéralisme (p. 87-140)| Présentation (p. 141-146)| Chapitre Premier. Déconstructions de la souveraineté, peine de mort et réformes pénales (p. 147-177)| Chapitre II. Les deux faces de la révolution (p. 179-190)| Chapitre III. Les légitimités démocratiques en tension (p. 191-207)| Chapitre IV. Déploiement et manipulation de l’espace public : entre panoptique numérique et contre-enquêtes (p. 209-218)| Présentation (p. 219-224)| Chapitre premier. Du passé au présent : mouvements alterdémocratiques, indignations et rassemblements (p. 225-251)| Chapitre II. Variantes et rémanences d’un néolibéralisme autoritaire (p. 253-264)| Chapitre premier. Allocation universelle, inégalités et gouvernement de soi (p. 267-285)| Chapitre II. La catastrophe écologique, le désenchâssement économique et les limites du « moins gouverner » (p. 287-296)| Chapitre III. Externalités et usufruit du monde (p. 297-305)| Conclusion (p. 307-318)| Appendice (p. 323)| Pages de fin (p. 319-324).

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