2016
Cairn
Salvatore Martini et al., « L’analyse incarnée : corps et processus thérapeutique », Cahiers jungiens de psychanalyse, ID : 10670/1.87z93k
Cet article s’intéresse au transfert d’effets somatiques du patient vers l’analyste. Un tel transfert génère un contre-transfert incarné qui fonctionne comme un organe de communication primitive. À travers les processus d’identification projective, l’analyste fait l’expérience de niveaux de perturbation somatique qui le relient aux complexes clivés de l’analysant. L’effort de l’analyste pour parvenir à une intégration corps/esprit, montre au patient la voie vers une compréhension et une acceptation progressives de sa souffrance intérieure. De telles expériences de contagion psychique entre patient et analyste sont rattachées à la « psychologie du transfert » de Jung, et à la notion de « corps subtil » en tant qu’aire inconsciente partagée. La réattribution de sens aux expériences psychiques pré-verbales au sein de la « rêverie incarnée » du couple analytique, permet à la dyade analytique de se relier aux énergies archétypiques et au pouvoir structurant de l’inconscient collectif. Un cas clinique détaillé est présenté, dans lequel l’émergence du lien vitalisant entre psyché soma, endommagé du fait de relations précoces traumatiques, permet que l’impulsion instinctuelle du Soi se manifeste, relançant ainsi le processus d’individuation.