Les hommes qui déclarent des violences sexuelles. Masculinités plurielles

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3 avril 2025

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Lucie Wicky, « Les hommes qui déclarent des violences sexuelles. Masculinités plurielles », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.883a0b...


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Les hommes qui déclarent des violences sexuelles : masculinités pluriellesCadrage des violences sexuelles subies par les hommes : principaux résultats de la thèse Dans huit cas sur dix, les hommes qui ont subi des violences sexuelles en ont été victimes avant la majorité. Pour la moitié des hommes qui déclarent des violences, elles ont eu lieu avant l'âge de 12 ans et un tiers avant l'âge de 10 ans. Parmi ceux qui déclarent des faits après 18 ans, rares sont les violences au-delà de l'âge de 25 ans.Les violences sexuelles contre les hommes sont principalement perpétrées par des auteurs qui entretiennent des relations avec eux (familiales, amicales, scolaires). Plus de quatre hommes sur dix déclarent que les violences ont eu lieu dans la famille et l'entourage : 43 %, dont 16% dans la famille, violences incestueuses, et 24% dans l'entourage familial. Un homme sur trois déclare des violences dans les « autres espaces de vie » (34 %), dont 17 % dans les espaces publics et 15 % dans les espaces de sociabilité. Les violences sexuelles dans le milieu scolaire concernent 17 % des hommes et celles commises par les (ex-)conjoint•es restent rares.Dans 86 % des cas, les hommes sont agressés par d'autres hommes. En outre, les auteurs masculins sont majoritairement des adultes, ce qui rajoute au rapport de domination global un rapport de domination adulte lié à l'âge quand la victime est enfant.Enfin, un tiers des hommes déclare avoir été violé et un homme sur deux déclare une agression sexuelle. Près des deux tiers des hommes déclarent que les violences ont été perçues comme graves et marquante. Problématique Hypothèses de départ :-Les hommes qui ont subi des violences sexuelles ont un rapport aux normes (= représentations et opinion) de genre, de sexualité, de conjugalité et de parentalité différent de ceux qui n'en n'ont pas vécu -Ces hommes ont des opinions et représentations moins inégalitaires que les autres -Ce rapport aux normes influence les enjeux de masculinités Questions :Les violences sexuelles sont-elles associées à un rapport particulier aux normes de genre, de sexualité, de conjugalité et de parentalité ? Si oui, dans quel sens, comment peut-on l'expliquer et pourquoi ? Est-ce qu'une exposition à des violences sexuelles modifie le rapport à la réalité sociale genrée et aux impositions normatives concernant la sexualité et le couple ? Comment les hommes qui déclarent des violences se répartissent-ils dans l'espace des masculinités ainsi construit, en fonction notamment des caractéristiques des violences subies mais, surtout, des données sociodémographiques que l'on saisit dans l'enquête ?Pour répondre à ces interrogations, deux hypothèses principales structurent ce chapitre. D'une part, il s'agit de dire que les violences ont pour effet une certaine forme de réflexivité, qui induirait la mise à distance des normes de genre, de sexualité et de conjugalité. Dans ce cas de figure, les hommes auraient alors tendance à s'inscrire dans une masculinité plus égalitaire. L'idée n'est pas de dire ici que la violence rendrait les hommes plus égalitaires, mais qu'elle peut amener à une certaine réflexivité, qui peut par ailleurs être conjointement le fruit des positions sociales et d'autres éléments du parcours de vie des personnes interrogées. WICKY LucieColloque « Masculinités et violences » CRIAVS-MP 3 avril 2025 2 D'autre part, les violences subies dans l'enfance peuvent agir comme un rappel à l'ordre du genre qui déclasserait les hommes dans l'espace des masculinités. Ces derniers tenteraient alors, une fois adultes, de se repositionner dans les masculinités hégémoniques, plutôt à travers l'adhésion à des discours conservateurs sur les normes de genre, de sexualité et de conjugalité.Dans les deux cas, les hommes mettraient en place des stratégies discursives pour se positionner dans l'espace des masculinités.

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