Quelle discordance des temps fabriquons-nous ? Le succès des styles « néo » architecturaux, décors et projet de société dans le Grand Paris

Fiche du document

Date

15 juillet 2022

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1961-991X

Organisation

PREO

Licences

Licence CC BY 4.0 , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Vanessa Fernandez, « Quelle discordance des temps fabriquons-nous ? Le succès des styles « néo » architecturaux, décors et projet de société dans le Grand Paris », Textes et contextes, ID : 10670/1.88c658...


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La discipline architecturale, même si elle emploie peu les termes d’anachronisme et d’anachronie, est traversée par cette question, le temps et l’espace étant au cœur de ses préoccupations. Nous parlons peu d’architecture dans notre société et encore moins de l’architecture de promoteur qui façonne une grande partie de nos villes. Une architecture séduit un nombre croissant d’élus dans le Grand Paris, aussi bien dans le cadre d’opérations de construction, de démolition-reconstruction ou de réhabilitation des bâtiments des années 1960. Elle ne relève pas d’un style unifié. Elle se caractérise par une addition d’emprunts à l’histoire de l’architecture - des “néo-styles”-, produisant des quartiers donnant l’impression d’une épaisseur historique, faite de registres hétéroclites, en contradiction avec leur construction récente. Cette architecture de promoteur constituée de mélanges, pastiches, éclectismes brouillent les frontières temporelles et créent des liens de reconnaissance entre passé et présent. Une simple promenade représente une véritable expérience temporelle comme le montre un rapide détour au Plessis-Robinson, une ville devenue un modèle visité, récompensé et largement diffusé. L’architecture pouvant être considérée comme un exercice de narration, de quelles valeurs, de quelles légitimités et de quelles significations ces architectures néo sont-elles porteuses ? Quelles sont les raisons de leur efficacité ? Enfin, une architecture peut-elle être qualifiée d’anachronique, architecture décalée, logée dans un temps qui ne paraîtrait pas le sien ?

The discipline of architecture, even if it does not use the terms anachronism and anachrony very much, is crossed by this question, time and space being at the heart of its concerns. We don't talk much about architecture in our society and even less about the developer architecture that shapes a large part of our cities. An architecture that seduces a growing number of elected officials in Greater Paris, whether in the context of construction, demolition-reconstruction or rehabilitation of buildings from the 1960s. It does not have a unified style. It is characterized by an addition of borrowings from the history of architecture - "neo-styles" -, producing neighborhoods that give the impression of a historical thickness, made up of heterogeneous registers, in contradiction with their recent construction. This developer's architecture, made up of mixtures, pastiches and eclecticisms, blurs the temporal boundaries and creates links of recognition between past and present. A simple walk is a real temporal experience as shown by a quick diversions to Plessis-Robinson, a town that has become a visited, awarded and widely distributed model. Since architecture can be considered as a narrative exercise, what values, legitimacies and meanings do these neo architectures carry? What are the reasons for their effectiveness? Finally, can an architecture be qualified as anachronistic, an architecture out of place, housed in a time that does not seem to be its own?

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines