1995
Cairn
André Gosselin, « La rhétorique des conséquences non prévues : Les idéologies et l'électeur rationnel », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.88rx2c
Albert Hirschman a vu dans les thèses de l’effet pervers, de l’effet d’inanité et de la mise en péril les trois arguments-clés de la rhétorique réactionnaire. Ce dispositif d’argumentation reposant sur le principe des conséquences non prévues renferme trois autres procédés rhétoriques (l’engagement fatal, la prédiction autocréatrice et l’excès de volonté). Cet article tente de caractériser ces arguments pour mieux en comprendre la structure et la fonction ; il suggère ensuite que les idéologies politiques se sont beaucoup plus employées à occulter le problème des conséquences non prévues qu’à l’énoncer rationnellement ; enfin, l’auteur s’interroge sur les effets persuasifs des arguments de conséquence auprès des électeurs.