15 juin 2017
Candice Greggi-Badel, « Consanguinitas : Sang et identité à Rome (IIème siècle avant J.-C. – IIème siècle après J.-C.) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.89ir0w
Qu’est-ce qu’une communauté de sang à Rome ? Pour le comprendre, cette thèse analyse le rôle de la consanguinité dans les représentations romaines à la fin de la République et au début de l’Empire (200 av. J-C-200 apr. J-C.). L’historiographie actuelle est divisée entre les juristes, qui insistent sur l’indifférence des Romains envers la « fatalité » biologique, et les anthropologues, qui mettent en valeur l’importance du sang dans la symbolique de la parenté et de l’ethnicité. Cette thèse aborde d’abord la consanguinité comme un réseau dont elle restitue le fonctionnement cognatique et ouvert, permettant le mélange des sangs par le mariage. Elle s’interroge ensuite sur les enjeux de la transmission s’intéressant plus particulièrement à la place du sang dans le discours médical sur la génération, au débat sur la transmission des vertus familiales par ce fluide et au problème de sa souillure et de sa pureté. Enfin, elle analyse les stratégies du sang dans le domaine familial comme dans le domaine diplomatique, terminant par l’utilisation de la consanguinité comme instrument de légitimation impériale. Au carrefour de l’histoire de la famille, de l’aristocratie, du corps et des mentalités, ce travail souhaite apporter un nouvel éclairage sur les valeurs de la culture romaine.