13 février 2025
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Loup Belliard, « Asexualité », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.8a88ba...
Une personne asexuelle ne ressent pas (ou peu) d'attirance sexuelle pour qui que ce soit. » C'est la définition que donne l'AVA (Association pour la Visibilité Asexuelle) 1 de cette nouvelle terminologie 2 . Comme souvent, le mot vient d'abord des États-Unis, où dès le début des années 2000, l'émergence d'internet permet l'échange et la centralisation de témoignages d'un nouveau type. L'absence partielle ou totale de désir, l'envie de vivre une vie sans sexe, l'agacement face aux normes sociales qui exigent constamment d'être omnubilé.e.s par les rapports charnels ; peu à peu, c'est une communauté qui se crée et des revendications qui s'élèvent, réclamant le droit à la reconnaissance et à la visibilité. En 2001, l'AVEN (Asexual Visibility and Education Network) est fondé par l'activiste David Jay, avec la volonté de créer des discussions autour du sujet et d'instaurer un espace en ligne pour les personnes concernées. L'initiative, d'abord lancée en langue anglaise, ne tarde pas à s'exporter, notamment en France. En 2017, la conférence des droits de l'homme de la WorldPride de Madrid reconnaît l'asexualité comme une orientation sexuelle à part entière, au même titre que l'homosexualité ou la bisexualité. En tant que telle, l'asexualité se dote rapidement d'un drapeau, de symboles ainsi que d'un vocabulaire spécifique (Sondra Decker, 2014), et la culture populaire voit peu à peu apparaître quelques premiers cas de représentation asexuelle.