La virtuosité dans le ballet français romantique: des faits à une morale sociale du corps

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La virtuosité a toujours été au centre de la réflexion dès que l’on s’interroge sur la place, la forme et le sens de la technique dans le spectacle de ballet. Sous la Restauration, quand se recomposent les frontières entre publics bourgeois et aristocratiques, les sources écrites livrent quelques clés pour comprendre ce qui s’est joué dans la première moitié du xixe siècle. En effet, si les liens historiques du ballet avec les valeurs de la noblesse sont en totale contradiction avec l’ostentation de la virtuosité, le spectacle réclame cependant la prouesse de l’artiste, figure de l’exception. Entre la contradiction de ces deux extrêmes, mêlant l’esthétique à la morale, critiques et professionnels de la danse définissent implicitement dans leurs écrits leurs normes en matière de virtuosité.

Virtuosity has always been at the centre of reflection whenever we consider the place, form and meaning of technique in ballet. Under the Restoration when the barriers between middle-class and aristocratic publics were relaxed, written sources have delivered some indications enabling us to understand what was at play in the first half of the nineteenth century. In fact if the historical links ballet had with the values of the nobility are in complete contradiction to the display of virtuosity, the spectacle nevertheless demands the prowess of an artist who is an exceptional figure. Between the contradiction of these two extremes, combining aesthetics and moral concept, dance critics and professionals defined implicitly in their writings their standards on the subject of virtuosity.