2020
Cairn
Mikaël Lugan, « Entre album et revue : Le Manuscrit Autographe (1926-1933) », La Revue des revues, ID : 10670/1.8bszs1
Le Manuscrit Autographe fut un beau monstre. Fondée dans le but d’accroître l’intérêt du public pour les manuscrits modernes et servir leur commerce, la publication, qui faisait une large part aux fac simile, relevait à ses débuts davantage de l’album. Il revient à son directeur, Jean Royère, d’avoir su la transformer en une véritable revue littéraire. Espérant y insuffler l’esprit qui fut celui de La Phalange (1906-1914) qu’il avait créée et dirigée, Royère ne ménagea pas ses efforts pour composer des sommaires mêlant aux gloires littéraires passées et présentes les noms de jeunes écrivains, français ou étrangers, encore méconnus. Des extraits de la correspondance de Royère avec Francis Jammes, Valery Larbaud et André Gide balisent l’histoire d’une revue luxueuse et singulière qui vécut huit années et, misant sur la tradition plutôt que sur la modernité, échoua à être de son temps.