2018
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Florence Millerand et al., « La matérialité des collections naturalistes : les formes d’attachement d’amateurs à des spécimens botaniques et mycologiques », UQAM Archipel : livres, ID : 10670/1.8c0257...
Ce chapitre aborde les enjeux de la numérisation de collections de spécimens sur la production de connaissances en biodiversité à partir de l’examen de l’activité d’amateurs en botanique et en mycologie. Les connaissances scientifiques sont intimement liées aux contextes dans lesquels elles sont produites, ce qui inclut les conditions matérielles des environnements desquels elles sont issues. Les travaux réalisés dans le champ de recherche science, technologie et société (STS) et en études organisationnelles ont montré que les connaissances étaient des constructions sociomatérielles (Gherardi, 2006 ; Jarzabkowski et Pinch, 2013 ; Orlikowski, 2007). Dans le cas des sciences naturalistes, les pratiques de recherche impliquent un rapport physique et concret aux spécimens et aux collections (Kohler, 2002), et le développement d’une expertise naturaliste exige de longues heures de pratique, sur le terrain notamment (Ellis, 2011). Nous nous intéressons ici au rapport sensible des amateurs aux spécimens et à l’importance de cette dimension dans le processus de construction des connaissances naturalistes. La question du rapport sensible en science est souvent occultée. Or, il est possible de comprendre la relation que les amateurs entretiennent avec leur pratique à partir des manières avec lesquelles ils s’y « attachent » (Hennion, 2005) et ainsi de mieux cerner la dimension sociomatérielle des savoirs.