4 juillet 2022
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Amélie Nicolas, « Architectures du tourisme social : Histoire(s) et devenirs », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.8c48a6...
S’il a fallu attendre la fin des années 1930 en France pour que le concept de “tourisme social” commence à se diffuser, l’organisation du “temps libre” des classes les moins aisées en Europe est une question qui se posait déjà pendant les décennies précédentes.Qu'il relève des réseaux de l'économie sociale ou de l'initiative publique, le tourisme social, à la fois valeur et ingénierie sociale des vacances, a promu certaines idées de la famille, de la jeunesse et de l'encadrement de ses loisirs-vacances. Nombreux sont aujourd’hui les édifices hérités de cette histoire plurielle. Tous à leurs manières nous éclairent sur les contextes qui les ont vu naître - casernes de vacances de la “Belle époque”, colonies d’embrigadement fasciste ou encore villages et colonies de vacances des “Trente Glorieuses”.Mais que sont-ils devenus ? Quelle réalité, quel état et quelles perspectives pour les architectures du tourisme social ? Rénovation, requalification, abandon, destruction, nouveaux projets ?Les diverses trajectoires architecturales du tourisme social nous permettent d’interroger, sous un nouveau regard, les transformations de nos sociétés. Nous pensons aux devenirs du patrimoine immobilier et des architectures de vacances de la République Démocratique Allemande à l’issue du processus de réunification (Böick 2018 ; Spiegel 2020), aux colonies construites en Italie depuis le début du XXe siècle et par la suite délaissées (Orioli 2005 ; Balducci 2007), aux contextes socio-spatiaux des camps de vacances à destination des flamands ou wallons de Belgique (Heynen Gosseye 2013), à l’héritage et aux réappropriations des villes syndicales de vacances espagnoles (Montesinos 2021 ; Carcelén Gonzalez 2017, 2021) ou encore aux transformations du socialisme ou communisme municipal, d'une société salariale largement encadrée et d'une architecture administrative de l'Etat volontaire en France (Toulier 2008, Down 2009, Bellanger Mischi 2013, Fuchs 2020).Ces journées d’études visent à questionner et documenter de telles mutations dans une perspective pluridisciplinaire, au croisement de l’architecture, de l’urbanisme, des sciences territoriales, des études touristiques, de la sociologie urbaine, de l’économie, de l’histoire, des sciences de l’éducation et des sciences politiques.À l’issue d’un programme de recherches qui questionnait le devenir des architectures sociales de vacances sur le littoral de Loire-Atlantique et Vendée (programme Holi-D « horizon des littoraux en déclassement » , 2018-2021), il s’agit d’élargir la focale géographique, afin de mettre en évidence spécificités, croisements et connexions.