Les services publics sous la Troisième République : un débat normé par le droit

Résumé En Fr

In France, the period of the Third Republic is a founding era for the contemporary notion of public service. Indeed, the use of the phrase expands in society during this time, while the Conseil d’État increasingly utilises it in a technical manner and seeks to get its hands on such a value of public policy. The article explains in detail the ins and outs of this evolution by delving into the course of action of the stakeholders who are in contention on either side of both the legal field and the political field: those who have an interest in juridicising the notion, those who struggle not to let the State’s conception of generosity to the public be imposed on them, and those who strive to get the point of view of those dominated in this field (lower and middle bureaucrats, primary school teachers) across.

En France, la période de la Troisième République est une ère fondatrice pour la notion contemporaine de service public. C’est en effet à cette époque que le terme connaît à la fois une certaine diffusion dans le corps social, en même temps qu’il est technicisé par l’usage qu’en fait le Conseil d’État, qui cherche à attirer à lui cette valeur de l’action publique. L’article détaille les tenants et les aboutissants de cette évolution, en disséquant les logiques des acteurs qui se font face de part et d’autre du champ juridique et du champ politique : ceux qui ont un intérêt à juridiciser la notion, ceux qui ne veulent pas se laisser imposer une conception entièrement étatisée de la générosité publique et ceux qui souhaitent faire entendre le point de vue des dominé-e-s de ce champ (petit-es et moyen-nes fonctionnaires, instituteurs et institutrices).