27 juin 2022
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Timothy Boillet, « Les îles de l’Égée orientale dans la tourmente des guerres romaines du Ier siècle av. J.-C. », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.8cl2pp
Claude Vial écrivait en 1995 que les communautés grecques étaient dans les conflits romains du Ier siècle av. J.-C. « entre le marteau et l’enclume », signifiant par-là que les communautés locales étaient prises entre les tirs croisés de Romains qui réglaient leurs affaires internes sur le territoire grec. Les guerres de Mithridate, dans un premier temps, puis les conflits civils de la seconde moitié du siècle mirent en effet les communautés face à une série de choix d’allégeances qui se résument à une succession de dilemmes. Dans un premier temps, Mithridate affronte Rome dans le cadre d’une guerre « traditionnelle » entre deux États rivaux, dans les camps desquels les communautés locales doivent se ranger. À l’opposé, les guerres civiles marquent une rupture importante pour les Grecs puisque, tandis que les alliances se font traditionnellement entre États, comment prendre parti lorsque cet État unifié qu’est Rome en vient à se déchirer de l’intérieur dans une lutte armée et à mort entre les aspirants au pouvoir ? Ce mémoire entend étudier cette question complexe sur une infime portion du territoire grec, souvent marginalisée, mais néanmoins primordiale, compte tenu de l’importance stratégique du territoire, que l’on peut appréhender par l’étude géopolitique de la région. De plus, il s’agira d’étudier les relations qu’entretiennent Grecs et Romains dans les îles de l’Égée orientale, tout en gardant à l’esprit que Rome n’est pas la seule à jouer son avenir dans les guerres fratricides qui concluent sa période républicaine. Les Grecs, eux aussi, entendent maintenir un cap : celui de leur liberté civique qu’ils espèrent conserver à tout prix.