2021
Cairn
Clément Weiss et al., « La rue contre le peuple : Colères juvéniles et mobilisations antipopulaires à Paris en l’an III », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.8cmct3
La période dite « thermidorienne » qui va de l’été 1794 à l’automne 1795 apparaît, à Paris, comme un moment singulier de reconfiguration des rapports entre deux entités matricielles du processus révolutionnaire – le « peuple » et la « rue » – puisque la rue devient le théâtre d’expression et de répression privilégié de groupes hostiles au mouvement populaire. La sans-culotterie perd alors le contrôle qu’elle exerçait dans des rues désormais occupées par des bandes de jeunes hommes en colère décidés à prendre leur revanche sur cette « populace ». Entre la Convention thermidorienne, désireuse de récupérer cette agitation réactionnaire pour en faire le bras armé de sa politique antipopulaire, et les jeunes gens, qui profitent de l’impunité qui leur est offerte, s’ouvre alors un étrange jeu de dupes qui va perdurer jusqu’aux prémices de l’insurrection « royaliste » du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795).