2019
Cairn
Roland Pfefferkorn, « Familles : aborder sereinement leurs transformations : Les apports des sciences sociales », La Pensée, ID : 10670/1.8d03fb...
Au cours des dernières décennies la famille standard, institution quasi indissoluble d’avant les années 1975, a été concurrencée par de nouvelles formes familiales, notamment les familles monoparentales et les familles recomposées, et plus marginalement depuis 2013 les familles homosexuelles. En outre le mariage a clairement changé de finalité : il ne consacre plus la filiation, mais le couple, désormais fondé sur l’amour et plus fragile. On assiste par ailleurs à un processus d’affaiblissement de l’institution familiale et à un mouvement de redéfinition et de reconfiguration des rôles familiaux. Hommes et femmes se marient plus tard en comparaison avec les années 1960 et 1970 et les séparations sont plus fréquentes. La parenté sociale se développe dans les familles contemporaines et le droit doit s’adapter alors même que l’imaginaire de la famille biologique reste prégnant. Ces changements se traduisent aussi par une séparation tendancielle de la parentalité et de la procréation. Ces transformations doivent être abordées sereinement, sans la moindre perspective catastrophique. Les sciences sociales, notamment la sociologie et l’anthropologie, nous montrent en effet que la famille n’a rien de figé ou d’éternel, elle est une entité socio-historique dynamique.