2006
Cairn
Marie Hermitte, « Chapitre 3. Les zones sans Plantes Génétiquement Modifiées en droit européen : L'illégalité comme stratégie juridique », Journal International de Bioéthique, ID : 10670/1.8d28d2...
On parle souvent d’impasses ou de déficits démocratiques en général, plus particulièrement en droit européen, plus encore dans le domaine des sciences et des techniques, les OGM cumulant les trois handicaps. Cet article évoquera la revendication de « zones sans OGM » dans le cadre du mouvement de l’Assemblée des régions européennes. Elles étaient à l’origine clairement illégales au titre du droit européen, seul en cause ici, et elles n’en ont pas moins connu un fort développement. Or, avec d’autres facteurs, elles ont contribué à faire évoluer l’Union européenne d’un premier état du droit où les régions n’avaient aucune place dans le processus de décision, à un second état du droit profondément modifié, prônant la coexistence entre les filières OGM et non OGM. Cette évolution est intéressante sur le plan théorique pour deux raisons. En premier lieu, force est de constater que la répétition d’illégalités a conduit à une transformation du contenu du droit, marque évidente de cette crise du mécanisme représentatif. En second lieu, c’est la première fois, dans l’histoire du droit des techniques, que le pouvoir politique cherche à organiser la coexistence des techniques sans laisser au marché le soin de remplacer l’une par l’autre. C’est une expérimentation dans la voie du pluralisme technologique qui se cherche aujourd’hui.