Figures fuyantes : enquêtes et représentations de la ménade

Résumé 0

Cette recherche s’appuie conjointement sur la pratique du dessin et de l’Archéologie grecque. Le point de départ est une étude sur deux statuettes de ménades au Musée du Louvre. Au croisement des sciences humaines et de la pratique artistique, cette analyse part du principe qu’un thème, contrairement à sa signification, n’est pas « ce qui est posé » mais ce qui se construit de manière discursive à travers une enquête. Les approfondissements thématiques, les comparaisons analogiques et les confrontations permettent de mettre au jour un véritable rhizome de connaissances. Le carnet de recherche, le dessin et l’expérimentation plastique viennent à l’appui de cette démarche « inquisitrice », comparable aux recherches d’Aby Warburg sur les pathosformel, « les formules du pathos », ou aux « enquêtes » de l’artiste Taryn Simon. « Délirer », c'est-à-dire sortir de son sillon, entraîne l’auteur à s’emparer du thème par un travail artistique qui se nourrit des richesses du thème et lui permet d’aborder des territoires incertains, des domaines inconnus, des « connaissances peu sûres » et il se fie à ses intuitions. Comparable à une odyssée, cette recherche sur les ménades l’emporte vers le féminin, le sacré, le sacrifice, la sauvagerie, etc. Ces thèmes, à l’issu de ce cheminement, ne sont plus abordés en tant que connaissances mais en tant qu’actes. La calcination, la dentelle, c’est-à-dire ce qui est fait avec les dents, ou la broderie, qui sont des manières de dessiner, sont autant de moyens pour accéder au Nachleben der Antique, « la survivance de l’Antiquité » d’Aby Warburg.