15 octobre 2020
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Brigitte Urbani, « Dernières transformations de l’Ulysse italien », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.8dda16...
La figure d’Ulysse a connu en Italie au cours des siècles une fortune houleuse, et ce n’est qu’à compter de la période charnière entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe que le héros d’Homère est vraiment « revenu », d’abord mêlé d’apports dérivés de Dante (Chant XXVI de l’Enfer), puis de Joyce, voire des deux. « Ulysse » et « l’Odyssée » sont devenus des noms communs, débordant largement de la référence aux voyages ou aux aventures. Sans doute est-ce pour « recadrer le personnage » et rafraîchir la mémoire des lecteurs que plusieurs auteurs, en moins de trois décennies, de 1991 à 2018, ont éprouvé le besoin de raconter à nouveau son histoire. D’abord dans un but didactique, avec les trois livres de Luciano De Crescenzo sur le sujet, puis en s’adressant à un lectorat à la fois profane et plus averti, avec le diptyque de Valerio Massimo Manfredi, Entre les deux, Luigi Malerba offre une nouvelle vision du personnage, celle d’un Ulysse soupçonneux et jaloux face à une Pénélope offensée par le manque de confiance dont il a fait preuve.Mais chez les trois auteurs ressort, outre les thèmes traditionnels de l’intelligence, de la curiosité et de l’identité, celui, nouveau, d’une condamnation de la violence et, partant, un renversement total du concept d’héroïsme. D’où peut-être, afin d’apaiser les esprits et tenter une réconciliation avec le monde antique des légendes, l’essai narratif de Giulio Guidorizzi, Ulisse. L’ultimo degli eroi (2018).