Les indices visuels de la communication chez l’enfant

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Dans cet article, nous présentons notre travail sur les indices visuels (tels que les gestes de la main ou le regard) dans la communication de l’enfant. Nous exposons des résultats soutenant le rôle facilitateur de ces indices ainsi que leur impact cognitif. Bien qu’ils soient souvent promoteurs de la communication, les signaux de face-à-face sont porteurs d’une charge cognitive que les enfants comme les adultes évitent sous certaines conditions, en détournant leur regard. Dans certaines circonstances, en effet, il existe un coût cognitif observable et mesurable dû au fait d’observer des visages. Ainsi, en réfléchissant, en particulier lors de tâches cognitivement onéreuses, nous détournons souvent notre regard du visage de notre interlocuteur ou d’autres aspects de l’environnement visuel pouvant potentiellement nous distraire (Glenberg, Schroeder & Robertson, 1998 ; Doherty-Sneddon, Bruce, Bonner, Longbotham & Doyle, 2002 ; Phelps, Doherty-Sneddon & Warnock, 2006). Les raisons potentielles de ce détournement de regard pourraient être que ces éléments sont « captivants », difficiles à ignorer et physiologiquement excitants (par exemple, Langton & Bruce, 2000 ; Beattie 1981). La capacité à détourner le regard (DR) se développe au cours des premières années scolaires, et les jeunes enfants au développement typique peuvent être entraînés à utiliser le détournement du regard pour optimiser leurs performances en situation de résolution de problème. Dans nos travaux récents, nous avons commencé à appliquer notre paradigme du détournement du regard à des populations atypiques par exemple des enfants souffrant de troubles du spectre autistique, de TDAH, et des enfants atteints du syndrome de Williams. Le détournement du regard promet de nouvelles et importantes avancées dans la compréhension du fonctionnement cognitif et social d’enfants au développement atypique. En conclusion, il semblerait que le DR soit une réponse adaptative à la charge cognitive et révélatrice d’un effort de traitement interne.

In this article we discuss our work on visual cues (such as hand gestures and eye gaze) in children’s communication. We describe evidence showing the facilitatory role of such cues as well as their cognitive impact. While face-to-face signals are often beneficial to communication, they carry a cognitive load which children and adults avoid under certain conditions, by averting their gaze. Indeed under certain circumstances there is a measurable and observable cognitive cost associated with looking at faces. So when thinking, especially about cognitively demanding material, we often avert our gaze from the face of our interlocutor or other potentially distracting aspects of the visual environment (Glenberg, Schroeder, & Robertson, 1998 ; Doherty-Sneddon, Bruce, Bonner, Longbotham, & Doyle, 2002 ; Phelps, Doherty-Sneddon & Warnock, 2006). Reasons why we might look away from faces in particular are that they are ‘capturing’, hard to ignore and physiologically arousing (e.g., Langton & Bruce, 2000 ; Beattie 1981). Gaze aversion (GA) develops over the early primary school years ; and young typically developing children can be trained to use gaze aversion to optimise their problem solving performance. In our most recent work we have begun applying our gaze aversion paradigm with atypical populations for example: children on the autistic spectrum ; children with ADHD ; and young people with Williams syndrome. Gaze aversion promises to provide new and important insights into the cognitive and social functioning of atypically developing children. We conclude that gaze aversion is often an adaptive response to cognitive load and indicative of internal processing effort.

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