Illusion du surnaturel et illusionnistes à la Renaissance : entre théories et pratiques, conceptions techniques et représentations sociales Illusion of supernatural and illusionists during the Renaissance : between theories and practices, technical conceptions and social representations Fr En

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23 novembre 2018

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Thibaut Rioult, « Illusion du surnaturel et illusionnistes à la Renaissance : entre théories et pratiques, conceptions techniques et représentations sociales », Theses.fr, ID : 10670/1.8dl0n0


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L’illusionnisme, ou prestidigitation, est magie simulée, mise en scène du surnaturel. Cette thèse dresse un panorama de cette discipline à la Renaissance selon deux généalogies. La première est technique et pratique. Elle se fonde sur la littérature antique des secrets et la magie naturelle, transmises jusqu’aux savants, ingénieurs, artisans, saltimbanques et philosophes naturels renaissants. Elle implique une esthétique spécifique du choc, de la merveille ou de l’attraction. Sa subtilité technique fascine. Basée sur l’ingenium, elle suppose un « double public » de profanes et d’initiés. Elle ouvre à une science spectaculaire, une technique ludique, se révèle un puissant outil pédagogique et un excellent remède à la mélancolie. La seconde généalogie concerne sa réception sociale. La théologie, la démonologie, la littérature et les beaux-arts se sont confrontés au bateleur et en ont fait un marqueur d’illusion. Figure symbolique utilisée par les prédicateurs ou les polémistes, il prend place au cœur des débats sur la nature des actions diaboliques, la puissance du signe ou la transsubstantiation. Faisant du diable le suprême bateleur, la démonologie condamne généralement en retour le « prestigiateur » et ses illusions. A la croisée de ces deux généalogies, Reginald Scot, protestant, démonologue et premier pédagogue de la prestidigitation, en fait l’instrument de la critique sceptique la plus radicale, dédiabolisant les phénomènes surnaturels. Finalement, l’illusionnisme, véritable objet de savoir transverse à tous les champs, permet de jeter un autre regard sur la technique à la Renaissance.

Illusionism, conjuring art or legerdemain, is simulated magic, staging the supernatural. This thesis provides a global picture of this discipline during the Renaissance period, following two genealogies. The first is technical and practical. It is based on the ancient books of secrets and natural magic, transmitted to scholars, engineers, craftsmen, mountebanks and natural philosophers of the Renaissance periode. It involves a specific aesthetic of shock, wonder or attraction. Its technical subtlety fascinates. Based on ingenium, it assumes a "dual public" of laymen and initiates. It opens to spectacular science and playful technique. It is a powerful teaching tool and an excellent remedy for melancholy. The second genealogy deals with its social reception. Theology, demonology, literature, and the fine arts faced the juggler and made it an illusion sign. This symbol is used by preachers or polemists and takes place at the heart of debates on the nature of devil actions, the power of the sign, or transubstantiation reality. Making the devil the supreme juggler, demonology generally condemns in return the praestigiator and his illusions. Merging these two genealogies, Reginald Scot, Protestant, demonologist and first pedagogue of legerdemain, makes it the instrument of the most radical skeptical criticism, de-demonizing supernatural phenomena. Finally, illusionism is a true object of knowledge, transverse to all the fields, giving a new insight on the Renaissance period technique.

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