2021
Cairn
Emmanuel Gabellieri, « De Simone Weil à Etty Hillesum. Les « armes de l’esprit » », Transversalités, ID : 10670/1.8dqrn4
La réflexion de S. Weil sur l’impasse de la « guerre révolutionnaire », son expérience de la barbarie partagée à Bernanos après la guerre d’Espagne, l’ont conduit à méditer un phénomène de « substitution », d’« inversion des moyens et des fins » qui, croisant dans les années 1930 l’inspiration de Gandhi et la réflexion parallèle de Maritain sur la nécessité d’une « purification des moyens par les fins », l’a conduit au « Projet d’infirmières de première ligne » proposé aux Alliés en 1943. On peut mettre en parallèle le type d’action et de sacrifice que cela impliquait et celui d’E. Hillesum au camp de Westerbork, car dans les deux cas, il s’agit de lutter contre la force et la barbarie avec les « armes de l’esprit », d’opposer à un monde « devenu fou par manque d’amour » la « folie d’amour » consistant à offrir sa vie en faisant descendre l’amour de Dieu au cœur de son absence.