Le Nouvel esprit biologique

Résumé En Fr

Since the mid-1950s, biology is structured by two super-theoretical frameworks: the Modern Evolutionary Synthesis, centred around the concept of species and their evolution; and Molecular Biology, centred around the concept of genes and their mutations. But for the last seventy-five years, empirical and theoretical challenges have piled up. A growing protest is being heard against the paradigms in place. Can we say, then, that the current biological theories and models are undergoing a deep crisis? Since the Human Genome Project was completed in 2001, a growing number of publications question the relevance of the “genetic” approach that has dominated most of the twentieth century: epigenetics seems to be on the rise. As to the Modern Evolutionary Synthesis, many claim that a “microbial revolution” is currently taking place, putting into question a large number of concepts: species, tree of life, organism. “Symbiosis” is also a concept that has now become central in our new outlook on life: the ontogenesis (origin of an individual organism) seems not sufficiently explained by chromosomes and nuclear DNA, but seems to require reference to symbiotic entities: hence, the “organism” would be better called a “holobiont” and the “development” a “symbiogenesis”. Finally, many advocate that “mechanism” is an outdated metaphor (referring to the organism as machine), and call for the adoption of a processual way of thinking, giving primacy to the “dynamic” over the “static”.The aim of this book is to review recent claims that conceptual revolutions are currently changing the structure of biological theory. It seeks to identify “the new biological spirit”, and the different conceptual mutations that have affected the general meaning and the core of biology.

Le but de ce livre est de rendre compte de différentes mutations conceptuelles travaillent la biologie contemporaine. Nous identifions la biologie à trois grandes questions d’ « origine » : comment se fabriquent la vie (Biogenèse), les organismes (Ontogenèse) et les espèces (Phylogenèse). Et, de là, nous identifions deux grands « super-cadres » théoriques qui les prennent en charge : Biologie moléculaire et Théorie Synthétique de l’Évolution. Cependant, ces cadres sont accusés de différents vices, en particulier de réductionnisme. Contre cela, beaucoup défendent un retour au « holisme », avançant un mode de pensée processuel qui donne le primat au dynamique sur le statique. Deux événements paraissent avoir joué un rôle déterminant : d’une part, le Projet Génome Humain qui portait les espoirs des généticiens a paru davantage être non pas un couronnement mais le commencement de nouvelles recherches ; d’autre part, la microbiologie a révélé tout un monde inconnu, fait d’Archées et de Bactéries, qui met en avant le rôle des symbioses et interroge un grand nombre de nos concepts : arbre du vivant, espèce, organisme. En réalité, le Projet Génome Humain et la Microbiologie sont les deux faces d’un même programme, dominé par les techniques de séquençage et consistant à dépasser le niveau de l’organisme pour collecter un maximum de données. La biologie est en passe de devenir une bio-informatique (ou bio-ontologie) ? La biologie a-t-elle besoin d’un aggiornamento conceptuel ou d’une véritable révolution théorique et méthodologique ?