1 octobre 2021
Vincent VB Bonnet, « La photographie contre le monochrome », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.8ebvi3
Cette thèse interroge en acte les relations entre photographie et monochrome. Si au XIXe et XXe siècle, la photographie a participé à une redéfinition de l’art, notamment en le « libérant » d’une nécessité de faire image, le monochrome pictural peut être considéré comme un des aboutissements de cette « libération ». Mais qu’en est-il de la possibilité d’un monochrome photographique ? La photographie ayant complètement bousculé les « réalismes », l’idée et la mise en forme d’un monochrome spécifiquement photographique semble assez problématique…Si ces deux pratiques ont longtemps semblé antagonistes, l’enjeu sera d’évaluer leurs proximités et de réfléchir à certaines questions fondamentales comme : qu’est-ce qu’un monochrome photographique ? Quels en sont les nécessités et les enjeux ? Une première partie décline chronologiquement de 1929 à 2015 un corpus inédit et une analyse approfondie de pièces qui sont vraisemblablement des monochromes photographiques. Une deuxième partie s’attache à expliciter les problématiques plastiques et théoriques communes à ces monochromes photographiques, notamment autour d’une redéfinition critique de ce qu’est une image — à travers son processus de fabrication, ses relations à la réalité, au langage et à l’abstraction etc. Dans cette approche, trois pistes de réflexion sont développées théoriquement, historiquement et plastiquement : l’une aborde l’œuvre en tant qu'invention d’une couleur, la seconde traite de la littéralité de l’image et la troisième d’une photographie qui serait déjà faite. Cette recherche s’achève avec la création de pièces plastiques liées à ces trois approches spéculatives.