2002
Cairn
Frédéric Lainé, « L'accès des seniors à la formation continue », Retraite et société, ID : 10670/1.8ef37b...
À partir de 45 ans, l’accès à la formation continue baisse pour les actifs en emploi et se réduit encore plus au-delà de 55 ans. Les chômeurs subissent cette même érosion dès 50 ans. La perspective de départ à la retraite pour un certain nombre de seniors joue défavorablement sur la formation. Toutes choses égales par ailleurs, l’accès à la formation professionnelle reste plus faible pour les travailleurs âgés. Ceci s’explique notamment par les pratiques de gestion de main-d’œuvre des employeurs qui ne sont pas enclins à investir dans la formation de travailleurs dont les perspectives de carrière deviennent limitées. Si les seniors expriment des besoins de formation moindres, il serait dangereux d’en conclure que leur faible accès à la formation s’explique uniquement par un désintérêt. On assiste sans doute à un phénomène circulaire de moindre accès à la formation qui entretient chez eux un sentiment de renoncement ou tout au moins de moindre appétance. Il est possible aussi qu’existe un effet génération: les salariés âgés expriment moins de besoins car ils appartiennent à une génération qui a moins bénéficié de la formation que les générations les plus récentes. La baisse d’accès à la formation continue pour les seniors est particulièrement nette pour les ingénieurs, les techniciens et les employés de commerce ainsi que pour les salariés des petites entreprises. Les formations dispensées n’ont pas de spécificité en ce qui concerne le support utilisé (stage, auto-formation, formation en situation de travail). On note cependant que les seniors, lorsqu’ils sont formés, bénéficient davantage de formations en bureautique, informatique, ressources humaines et communication. Peu d’entreprises déclarent en fait adapter spécifiquement leur formation à leurs salariés âgés.