Réflexions autour de l’« humanitarisation » des politiques et des études migratoires : le cas de l’Italie

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2024

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Simone Di Cecco, « Réflexions autour de l’« humanitarisation » des politiques et des études migratoires : le cas de l’Italie », Migrations Société, ID : 10670/1.8eyjz4


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Dans le domaine de la gouvernance des migrations, on assiste en Italie à une forme de substitution idéologique du paradigme utilitariste au profit du paradigme sécuritaire et de celui sous-tendu par la notion de « gouvernement humanitaire ». L’« humanitarisation » des politiques migratoires — qui renvoie au processus par lequel les enjeux migratoires sont abordés principalement sous l’angle humanitaire, c’est-à-dire en se concentrant sur la protection des droits fondamentaux et sur les besoins immédiats des immigrés récemment arrivés — implique un puissant mouvement de dépolitisation de la question migratoire, en ce sens que plusieurs de ses dimensions fondamentales sont reléguées au second plan. Dans cet article, je montrerai tout d’abord que la logique humanitaire et ses acteurs jouent aujourd’hui un rôle central au sein des dispositifs gouvernementaux de gestion des migrations et qu’ils contribuent à leur dépolitisation. Ensuite, j’étudierai la manière dont le prisme humanitaire s’impose au sein d’une partie de la littérature scientifique italienne. Enfin, je présenterai les principaux effets politiques de ce phénomène d’« humanitarisation » et de dépolitisation de la question migratoire : essentialisation des catégories de migrants, occultation du racisme, disparition progressive de la thématique du travail des migrants comme enjeu politique, et invisibilisation des luttes des personnes immigrées.

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