Le lien familial en philosophie

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2013

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Patricia Signorile, « Le lien familial en philosophie », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.8f9wlr


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« Chaque famille secrète un ennui intérieur et spécifique qui fait fuir chacun de ses membres quand il lui reste un peu de vie. Mais elle a aussi une antique et puissante vertu, qui reside dans la communion autour de la soupe du soir, dans le sentiment d'être entre soi, et sans manières, tels que l'on est-groupe de gens qui sont entre eux tels qu'ils sont-.» Paul Valéry Cahiers, T. II, «Homo, 1924, X, 82», ed. La Pléiade, 1980, p. 1401 La famille 1 se situe à l'intersection de facteurs biologiques, culturels et économiques. Sa fonction sociale-voire politique-est corrélative à une situation anthropologique et historique déterminée. L'importance de la famille du point de vue de l'identité et de la transmission, ainsi que ses incidences sociologiques et politiques, justifient son encadrement par le droit qui permet une évolution et une régulation harmonieuse du corps social et des liens entre les personnes. Les philosophes n'ont pas manqué de s'intéresser à cette entité d'une façon qui, compte tenu du positionnement ontologique et critique de la discipline, peut paraître parfois déconcertante face aux règles du droit. Cependant l'une et l'autre sont en étroite adéquation. La réflexion philosophique, relative à l'être humain, démontre qu'il existe deux pôles qui balancent entre l'être soi et l'être social. À la lumière de l'oscillation qu'il suscite, le lien construit au sein de la famille en Occident relève-t-il d'une relation banale, fragile et révocable, d'une simple idéologie ou encore évolue-t-il dans une autre dimension ? Si Platon remet en question la propriété individuelle ainsi que le lien familial et la distinction entre les sexes, selon une organisation qui fait penser à une société communautaire, cette société repose sur une hiérarchie stricte fondée non pas sur une aristocratie de la naissance mais sur une aristocratie de l'intelligence. Pour Aristote, les hommes se regroupent tout d'abord en famille ou foyer puis en village, et enfin en cité, celle-ci n'étant rien d'autre que la communauté politique. La famille et le village subviennent à certains besoins de l'homme, mais c'est seulement dans la cité que l'autarcie individuelle est atteinte. L'individu isolé ne peut réaliser ses potentialités. L'homme est un animal politique et la société ou la cité sert de cadre de développement à ses dispositions naturelles. Quant à Rousseau, à l'instar du précédent, il dissocie radicalement sphère privée et publique, point de vue qu'il partage avec Locke et Hobbes en admettant que le passage de l'état de nature à l'état social suppose une convention implicite passée entre les hommes. Avec le Contrat social, Rousseau refuse l'analogie entre famille et État, mais institue la distinction entre le domestique et le politique, la famille et la cité. Louis de Bonald considère, au contraire, que la famille se comporte comme « une petite société politique, hiérarchique et exemplaire » dont les membres forment une communauté indissociable. 1 Cf. Les rapports parents-enfants en quête de repères, Journée d'études organisée à Aix-en-Provence le 1er avril 2010, publié sous la direction de Emmanuel PUTMAN, Caroline SIFFREIN-BLANC, Jean-Philippe

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