Les pertes causées par l'anglicisation dans la recherche et l'enseignement supérieur

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2018

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Résumé Fr

Les argumentaires en faveur de l'anglicisation dans la recherche et l'enseignement supérieur sont bien rôdés, et effectivement, il y a quelques avantages à l'usage de cette langue comme lingua franca, lorsqu'on l'utilise pour la communication internationale. Mais les universités européennes sont engagées dans un processus de remplacement des langues nationales par cette lingua franca, un phénomène que nous appelons « anglicisation » dans ce texte. Il se décide spontanément, le plus souvent, et sans grand examen de ses tenants et aboutissants, sans discussion approfondie de ses conséquences. Elles sont cependant infiniment plus dramatiques que dans d'autres domaines en voie d'anglicisation rapide, comme la publicité, la chanson populaire, ou l'économie, par leur effet à moyen terme sur la capacité de la langue française à continuer de produire de la connaissance. Dans la plupart des laboratoires, la recherche est encore largement conduite en français jusqu'au moment de la publication, où les chercheurs sont souvent contraints d'écrire en anglais, parfois avec difficulté. Cette situation risque de se modifier rapidement, si, comme dans d'autres pays l'enseignement supérieur se fait également en anglais. L'anglicisation se déclinera alors avant tout en termes de pertes : pertes de terminologies, de domaines, de mémoire, de créativité, de qualité, d'indépendance, d'influence.

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