2018
Cairn
En amont des théories physiologiques et des expérimentations menées sur le rêve en France sous le Second Empire par Maury et Saint-Denys (qui a pratiqué le dessin de rêve), ou parallèlement à celles-ci, les artistes, et tout particulièrement les illustrateurs, ont transformé leur pratique graphique, par référence au rêve et aux rêveries hypnagogiques, ainsi qu’aux jouets optiques, comme la lanterne magique. L’instauration de ces langages visuels s’est effectuée dans l’édition romantique par le recours à une forme d’image originale, la vignette, ainsi qu’à certains dispositifs icono-textuels maîtrisés par des illustrateurs-caricaturistes. Grandville en est le plus remarquable, par ses expérimentations optiques et par son analyse des processus dynamiques, mnésiques et synesthésiques des images des rêves, comprises comme « métamorphoses de la nuit » et théorisées dans l’article Derniers rêves (1847).