Étreintes fauves - Introduction

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1 novembre 2019

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Anne Simon, « Étreintes fauves - Introduction », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.8ik1us


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Résumé Fr

Dans L’animal que donc je suis, Jacques Derrida relate comment, au cœur de la plus extrême intimité – celle de sa nudité – il se sent honteux d’être observé par son « petit chat » : « je ne sais plus qui, alors, je suis ou qui je chasse, qui me suit et qui me chasse. Qui vient avant et qui est après qui. Je ne sais plus où donner de la tête . » Cette valse des « qui », des antécédences et des poursuites fait état d’une indécision interspécifique d’autant plus érotique qu’il n’est mentionné que tardivement que le chat en question est une chatte. L’étreinte déplacée qui rend honteux le philosophe fait signe vers un des tabous les plus puissants de notre culture – on l’appela longtemps « bestialité ». Trouble dans l’espèce qui se traduit par un trouble dans le verbe (« être » soi et « suivre » l’autre, c’est tout un, et c’est une belle définition du désir), dans une syntaxe interrogative et alternative…Ces glissements feutrés et ces soudaines révélations nous reconduisent vers ce qui fait l’objet de ce dossier, ce « fauve », mot ou bête, qui ne cesse de glisser entre les doigts et entre les lignes, sans qu’on sache, exactement, s’il est question d’animaux, ou de notre désir d’en étreindre la fantasmatique sauvagerie.

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