2010
Cairn
Hisashi Mizuno, « « Tout vit, tout agit, tout se correspond ». : La folie poétique dans Aurélia de Gérard de Nerval », Revue d'histoire littéraire de la France, ID : 10670/1.8ikzpp
Chez Gérard de Nerval, dire sa propre folie est un acte poétique par excellence. Dans Aurélia, il crée une écriture autobiographique de la folie qui se calque à s’y méprendre sur le langage des aliénés et, à travers l’évocation de ses expériences de l’aliénation, cherche à explorer les rapports complexes entre le monde réel et l’autre monde entrevu au cours de ses visions insensées et chimériques. Et en les présentant comme sa « descente aux enfers » à la suite des modèles poétiques dans la tradition littéraire occidentale depuis Homère et Virgile, il tente de présenter une vision du monde rendue harmonieuse par son écriture, traitant de la folie à la première personne. La dernière folie de Nerval, celle de se croire poète, consiste à se faire voyant de l’infini, mais surtout à exprimer poétiquement la fusion du moi et de la nature dans le Grand Tout.