2021
Nicolas Minvielle Larousse et al., « Le Minier : sondages programmés 2021 », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.8itwhu
Les sondages archéologiques concernent les vestiges de la production argentifère médiévale du Minier (département de l’Aveyron, commune du Viala-du-Tarn). Cette vallée a fait l’objet d’une longue activité minière et métallurgique au Moyen Âge central (XIIe-XVe siècles), fondée sur l’exploitation intense de quelques riches gisements argentifères, en particulier celui d’Orzals dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Les travaux ont eu un effet polarisant en termes d’occupation du sol avec la création d’un habitat permanent dédié, consacré par un consulat, et stimulant en termes économique avec la concentration d’ateliers et d’entreprises. L’enquête archéologique, stricto sensu, s’inscrit dans une recherche collective interdisciplinaire formalisée dans un PCR intitulé Le Minier : histoire et archéologie des entreprises argentifères médiévales (coordination : Nicolas Minvielle Larousse). Dans le cadre des problématiques du PCR, la campagne de sondages a été conçue pour effectuer un diagnostic archéologique des vestiges de la production argentifère documentés et topographiés en 2019.Plusieurs mines ont été documentées. La mine du Barry-Haut, au Minier a été topographiée. Ses prolongements sont apparus inaccessibles, car des déblais bouchent l’une de ses galeries et une part du plafond s’est effondré dans son chantier d’abattage. La mine d’Arbus (zone 3) a été sondée en plusieurs points. Son potentiel et son intérêt archéologique s’est confirmé, autant par ses ouvrages, par son caniveau que par sa première datation radiocarbone qui placerait une part de son exploitation au VIIIe siècle. La mine de la Saliège a été sondée à l’extérieur, dans la tranchée, et à l’intérieur en mettant au jour une galerie basse. Si le sondage externe n’a pu être mené au plancher en raison de l’important volume de déblais, on perçoit distinctement les prolongements de la galerie basse malgré son comblement d’alluvion. La galerie des Faissettes a été désobstruée, topographiée et brièvement documentée. Elle s’achève sur un effondrement en un point qui pourrait être proche des réseaux perpendiculaires allant vers les Voltes.Au lieu-dit des Voltes, un ensemble extractif et minéralurgique a été sondé. Un bâtiment a notamment été mis au jour. Daté du XIIIe siècle, il a été interprété comme un atelier de traitement de minerais en relation avec les réseaux miniers situés en aval. La prospection géochimique menée dans le champ fait état de concentrations significatives en plomb et de zinc sur sa partie basse, laissant supposer une large surface servant à préparer le minerai. En aval, un fontis a été sondé et un départ de galerie mis au jour, en direction du nord qu’il faudra explorer en élargissant d’abord le sondage. Une tranchée minière a aussi été fouillée, mais aucun prolongement vertical ou horizontal n’est apparu. Au lieu-dit du Moulin de la Rode, une tranchée a été implantée pour déterminer l’origine d’une concentration en plomb et de scories. La fouille a livré un important lot de scories, mais n’a pas mis au jour de structures liées, du moins de manière évidente, à un atelier métallurgique qui fonctionnait en partie au XIVe siècle (datation radiocarbone). Les contraintes d’implantation et la petite surface diagnostiquée ne permettent cependant pas de conclure à l’absence de cet atelier, d’autant moins que des concentrations relatives de scories ont été observées dans des fosses antérieures à la mise en culture du champ. Le rez-de-chaussée d’une maison du Minier a enfin été sondé. Le substrat rocheux aplani a été rapidement mis au jour, parfois surimposé par un sol construit.