2007
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Michel Vernus, « Le temps au village. Le cas de la Franche-Comté (1750-1850) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.8jpsmj
Le temps est un élément de « l’outillage mental » (L. Febvre). Comment cet outillage s’est-il transformé dans la tête des paysans comtois ? Au cours de la période, deux grandes nouveautés font entrer dans les crânes de nouvelles représentations du temps. Le monde paysan passe d’une temporalité floue à une temporalité de la précision horaire et de « l’épaisseur » chronologique. L’irruption de l’horloge (à la fois celle du clocher et celle de la ferme) : le XVIIIe siècle est le temps de la diffusion de l’une et de l’autre. Les inventaires permettent une approche chronologique du phénomène. L’irruption des almanachs, imprimés de large diffusion. Le Messager boiteux est l’almanach qui nous intéresse ici. Si l’horloge donne une représentation précise du temps au quotidien, l’almanach, lui, donne de l’épaisseur au temps en introduisant la dimension historique ; dès lors, le temps n’est plus seulement scandé en minutes, mais il l’est en siècles. Comment cette double diffusion se traduit-elle dans les têtes ? Le livre de raison de Jean-Claude Mercier (1680-1772), paysan de Mamirolle (Doubs), propriétaire de l’horloge et lecteur d’almanachs est un témoignage intéressant.