14 septembre 2020
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Lionel Lavarec, « Modéliser les pratiques contributives : une approche info-communicationnelle de l'innovation et du design », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.8jrrsu
Le moteur de notre société est connu. Par-delà l’idée de progrès, c’est l’innovation qui est convoquée à travers deux notions-clés : l’économie et la technologie. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit. Toute mesure de la performance d’un état, notamment via le European Innovation Scoreboard, mais aussi tout plan stratégique d’une nation ou tout critère de soutien dépend directement de cette notion d’innovation. Nous nous sommes vite rendu compte qu’elle fonctionnait comme une boite noire : seuls les entrants – financement, méthode, outil, mode organisationnel ou de leadership – ou les résultats – brevet, succès commercial, produit, service ou emploi – sont considérés. La théorie de l’innovation est, pour l’heure, souvent absente des débats et des recherches. Dans le cadre de l’émergence de nouveaux acteurs économiques dont la performance dépasse de loin celle de ceux – grands groupes industriels ou structures institutionnelles – qui cumulent expertise, organisation et moyens pourtant "taillés" pour l’innovation, nous nous interrogerons sur les pratiques, au centre du processus innovant, qui caractérisent l’imagination, la création et la concrétisation à plusieurs. Nous tenterons de délimiter ces nouveaux moyens de penser et d’agir que nous qualifions de contributifs car ils vont au-delà des logiques participatives habituelles. L'élaboration d'un modèle caractérisant ces pratiques contributives nous permettra de redonner au progrès, nous le pensons, sa dimension sociale ou sociétale au service du collectif. Au coeur de la boite noire, notre modélisation interroge et qualifie l’information qui se crée, s’échange et se transforme au gré des relations plurielles. Elle ouvre sur une façon de penser et d’élaborer à plusieurs au-delà des limites technologiques et économiques habituelles. Enfin notre modèle offre une lecture nouvelle de la considération et de l’évolution des individus par et pour la société.