2009
Cairn
Pierre Magnard, « D'étincelles en parataxes », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.8jvsey
Pourquoi voir, dans les Pensées de Pascal, les matériaux accumulés en vue de l’édification d’une Apologie de la religion chrétienne, plutôt qu’une œuvre à saisir, à aimer, à comprendre dans son apparent désordre et inachèvement même ? Une distribution aléatoire des fragments dans l’espace du papier blanc, relevant de la parataxe et non point de la syntaxe, retrouverait plus sûrement le souffle de l’auteur que l’enchaînement logique dans lequel on les voudrait enfermer. Quel éditeur prétendrait-il accomplir le geste interrompu de l’incomparable artiste qu’est Pascal ? À juste titre, F. Kaplan nous offre plus une manuductio pour nous accompagner qu’un classement numéroté des pièces en vue de la reconstruction présumée d’un édifice qui n’a jamais existé. Les Pensées ne sont point vestiges archéologiques.