La morale des Étoiles : Pluralité des mondes et providentialisme anthropocentrique dans la pensée de Bernardin de Saint-Pierre

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2015

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Marco Menin, « La morale des Étoiles : Pluralité des mondes et providentialisme anthropocentrique dans la pensée de Bernardin de Saint-Pierre », Revue des sciences philosophiques et théologiques, ID : 10670/1.8kofej


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La réflexion cosmologique de Bernardin de Saint-Pierre est un outil précieux pour mieux comprendre sa philosophie – généralement négligée par la critique – et, surtout, le providentialisme anthropocentrique qui est au centre de son épistémologie. Les croyances astronomiques de Saint-Pierre sont exprimées dans deux grands ouvrages théoriques : les Études de la nature de 1784 et, particulièrement, les Harmonies de la nature, écrites dans les vingt dernières années de sa vie et publiées à titre posthume en 1814. Le neuvième et dernier livre de cet ouvrage est consacré spécifiquement à la cosmologie, comme l’indique son titre : Harmonies du Ciel, ou les mondes. Bernardin y rejette fermement les explications du cosmos qui, comme celle de Laplace, déclarent l’inutilité du recours à Dieu dans la description de la mécanique céleste, pour analyser la seule loi qu’il reconnaisse comme universelle et intemporelle : la providence divine. À partir de prémisses méthodologiques spécifiques (rejet de la synthèse, primauté du sentiment, méthode intuitive, etc.), Saint-Pierre construit une cosmologie téléologique qui combine un « ciel médité », inspiré de Huygens et Herschel, et un « ciel rêvé », caractérisé par des idées mystiques et par un élément évident de normativité morale. Cette synergie de différentes inspirations, originale et parfois féconde, est particulièrement évidente dans les questions relatives à la pluralité des mondes et l’habitabilité du Soleil.

Bernardin de Saint-Pierre’s cosmological meditation proves invaluable for understanding his philosophy – generally overlooked by scholars – and especially the anthropocentric providentialism that is at the heart of his epistemology. Saint-Pierre’s astronomical beliefs are articulated in two major theoretical works : The Studies of Nature in 1784, and more notably in The Harmonies of Nature, written over the last twenty years of his life and published posthumously in 1814. The ninth and last book of this work is specifically devoted to cosmology, as its title indicates: The Harmonies of the Sky, or Worlds. Bernardin firmly rejects the interpretations of the Cosmos, like those of Laplace, that consider God a useless recourse for explaining celestial mechanics, in order to analyze the only principle that he recognizes as timeless and universal: divine providence. Drawing upon specific methodological premises (rejection of synthesis, primacy of feeling, intuitive method, etc.), Saint Pierre constructs a theological cosmology that combines a «meditated sky» inspired by Huygens and Herschel, and a «dreamt sky», characterized by mystical ideas and an obvious component of moral normativity. This original and occasionally fecund synergy of different inspirations is particularly noticeable in issues relative to the plurality of worlds and to the habitability of the Sun.

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