13 janvier 2022
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Ballestra-Puech Sylvie, « La métamorphose entre métaphore et anamorphose dans Les Métamorphoses d’Apulée, Le Colloque des chiens de Cervantès, La Métamorphose de Kafka et Mon oncle le jaguar de João Guimarães Rosa », Loxias, ID : 10670/1.8l99i7
La remarquable extension culturelle et historique de la métamorphose ne résulte pas seulement de son ancrage dans un phénomène biologique mais aussi de la diversité des ressources formelles et signifiantes qu’elle offre à la création littéraire. Un corpus largement diachronique et multiculturel permet de mettre en lumière cette plasticité de la métamorphose au service d’une interrogation sur la porosité de la frontière entre humanité et animalité. Synonyme de déchéance dans la tradition idéaliste, la métamorphose peut aussi devenir une ligne de fuite pour une pensée de l’immanence, piste explorée notamment par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Si l’écriture de la métamorphose se trouve étroitement liée à la métaphore dès l’Antiquité, elle oppose au fil des siècles une résistance croissante au déchiffrement allégorique. Les modalités énonciatives du récit de métamorphose peuvent alors le faire basculer du côté de l’anamorphose qui interroge la part de la subjectivité dans la perception du phénomène et renvoie le lecteur à ses propres incertitudes. Enfin le rôle important dévolu à l’intertextualité dans le corpus étudié rend la métamorphose des corps indissociable de celle des textes.