2023
Cairn
Jacques de Mouzon, « Sars-Cov-2, procréation et grossesse : état des lieux », Médecine de la Reproduction, ID : 10670/1.8ln31r
Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (Sars-Cov-2) a des interactions potentielles avec la reproduction humaine pour des raisons physiopathologiques. Dans la réalité, même si des craintes sont justifiées sur le plan théorique, l’impact est finalement limité. Ainsi, la grande majorité des publications ne rapportent pas de virus dans le sperme, qu’il s’agisse de travaux originaux, de revues de la littérature ou de méta-analyses. L’effet de la maladie sur la qualité du sperme serait plutôt lié à la fièvre. Il en est de même pour l’appareil reproductif féminin, où le virus n’est observé que dans de rares cas. Pendant la grossesse, la maladie entraîne certes des risques pour la femme, mais ce risque ne paraît, dans la plupart des publications, pas plus important que pour des femmes non enceintes. En ce qui concerne l’issue des grossesses, on ne note pas de modification du risque de fausse couche. Les complications dont le risque est le plus augmenté sont la prématurité, induite ou spontanée, et la césarienne, induite ou non. La plupart des études ne montrent pas d’augmentation de la mortalité périnatale. Seule une étude française montre aussi un risque plus élevé de prééclampsie/éclampsie, d’hypertension artérielle gestationnelle, d’hydramnios, d’infection du liquide amniotique, de détresse fœtale et d’hémorragie per-partum ou post-partum. La transmission verticale reste à un niveau nul ou très faible pour la très grande majorité des études.