2017
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info:eu-repo/grantAgreement//652978/EU/Literature against anti-Semitism (1940-1944). French and Soviet emigré writers in France against the persecution of the Jews/LIAGAN
Atinati Mamatsashvili, « Susciter une émotion pour dominer l’esprit : la propagande antisémite et les écrivains français (1940-1944) », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.8ln8fh
Nous proposons d’examiner l’attitude adoptée par les écrivains français face au nazisme et en particulier aux persécutions des Juifs dans la France occupée, dans le but de s’y opposer par le biais du geste poétique. Dès lors, la propagande visuelle apparaît fondamentale dans l’interaction entre l’émotion et la ré-action du geste que l’écrivain va adopter : soit se faire convaincre soit prendre en aversion ce qui est proposé comme fait avéré. L’extérieur se transforme en espace de démonstration et d’étalage du pouvoir dictatorial où les affiches de propagande et les discours radiophoniques ont pour objectif de faire entendre le langage de la peur.Dans ce contexte, la question se pose : quelle a été la réplique de la part des écrivains français au port de l’étoile jaune que les Juifs étaient forcés d’arborer pour sortir dans les rues (Guéhenno, Saint-Exupéry, Thomas) ? Surtout si nous considérons qu’il s’agit en 1942 d’un « tournant » (Laborie) dans le rapport de l'opinion publique aux persécutions contre les Juifs, notamment à la rafle du Vel’ d’Hiv’, précédée par la réaction négative manifeste au port de l’étoile. Il est intéressant d’examiner combien l’émotion envers le signe humiliant et la ré-action qu’elle a pu susciter s’est avérée déterminante. À ce titre, il est significatif d’analyser également la réplique (émotionnelle d’abord et gestuelle ensuite) à la fameuse exposition Le Juif et la France (1941-1942) dont l’énorme affiche sur le palais Berlitz surplombait les rues.