Corps sans visage

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2008

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Julie Mazaleigue-Labaste, « Corps sans visage », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.8n7dar


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Résumé Fr

Si la greffe du visage a fait couler tant d'encre, c'est qu'elle est, d'un point de vue anthropologique et au-delà de toute considération technique et médicale, irréductible à toute autre transplantation. La vision d'un visage ravagé provoque horreur et répulsion, bientôt suivies de pitié. La défiguration touche en effet directement au soi, dans sa relation à autrui et à lui-même. La destruction du visage signe la désertion de l'individu, atteint au cœur de son identité et de sa relation aux autres. Cette absence l'éloigne tant de lui-même que de la sphère sociale. Paradoxalement, il est pourtant des corps sans visage qui attisent le désir : corps masqués, corps cagoulés, où l'interface du rapport à soi et aux autres disparaît, oblitérée et absente. Comment alors ce qui cause l'horreur d'un côté peut-il être objet du désir de l'autre ? Comment celui ou celle qui n'a plus de visage devient objet attirant, et non pas repoussant comme le défiguré ? Existent en effet un type de pratiques et de représentations qui mettent en scène une individualité sans visage. Elles sont habituellement qualifiées - en un sens non clinique du terme - de " sadomasochistes " ou " fétichistes " par beaucoup, leurs acteurs y compris. L'étrangeté de cette absence de visage constitue alors, par contraste, le lieu d'un questionnement sur celui-ci. Puisque l'identification d'autrui passe de manière privilégiée par son visage, que nous apprend l'oblitération délibérée de ce visage sur l'identité du sujet quand ce dernier est objet de désir ?

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