Anatomie et physiologie de la génitalité : que doit savoir le sexologue ?

Fiche du document

Date

2023

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Sexologies

Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Sujets proches En Es Fr

Women's work Mujer Femme

Citer ce document

Pierre Bondil et al., « Anatomie et physiologie de la génitalité : que doit savoir le sexologue ? », Sexologies, ID : 10670/1.8n8wtf


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La génitalité est l’élément majeur de l’excitation sexuelle physique périphérique. Elle fait intervenir deux mécanismes biologiques complémentaires : le processus érectile et des modifications spécifiques vulvovaginales. Indispensables à l’accouplement et à l’auto-érotisme, ils sont de nature vasculaire, hydraulique et dynamique. Trop longtemps négligée chez la femme car non visible, l’excitation génitale est pourtant un déterminant majeur du comportement sexuel humain. Son objet est de favoriser la survenue de l’orgasme (système de récompense) en stimulant le gland du clitoris/pénis, organe sensoriel du plaisir « voluptueux ». Son « moteur » local est la myorelaxation lisse des éponges érectiles, de la vulve, du vagin et de leurs artères (contrôle neurovégétatif). Cible majeure des traitements pharmacologiques, cette myorelaxation est déclenchée puis entretenue par des interactions dynamiques entre : 1) corps spongieux et caverneux par biofeedback ; 2) organes sensoriels sexuels (gland et cerveau) et zones érogènes (génitales et extragénitales) chez l’homme et la femme et entre eux. Même si la sexualité « érotique » est avant tout gérée par le cerveau, les implications cliniques de la génitalité sont majeures : a) les similitudes homme/femme (hors réponse vulvovaginale et différence de taille) modifient les représentations et l’approche clinique de la sexualité féminine ; 2) la diversité et l’impact majeur des interactions (intra et/ou interpersonnelles) liées à la génitalité souligne l’aspect réducteur d’une approche monodisciplinaire vs holistique ; 3) les troubles de l’excitation génitale de la femme sont à réévaluer avec l’individualisation de la dysfonction vulvo-vagino-clitoridienne, équivalent de la dysfonction érectile masculine ; 4) les liens étroits et méconnus des troubles de la génitalité avec les maladies cardiovasculaires s’expliquent par leur embryologie commune ; 5) dans un objectif de santé individuelle et publique, un bilan somatique minimal est pertinent en routine chez l’homme et la femme (en plus des aspects psychosociaux) ; 6) toujours orienté par la clinique, il inclura un examen génito-pelvien et une évaluation cardiométabolique, du sommeil (importance physiologique des érections nocturnes) et de l’hygiène de vie. En conclusion, en soulignant le rôle majeur des interactions sensorielles rythmiques (intra et interpersonnelles) physiques et psychiques, ces avancées ont conduit à un changement de paradigme : rétablir ou mieux, préserver une « bonne santé » érectile et vulvo-vaginale doit devenir un objectif majeur de la prise en soins.

Genitality is the major component of peripheral physical sexual arousal. It involves two complementary biological mechanisms: erectile process and specific vulvovaginal changes. They are essential for coitus and autoeroticism, and are vascular, hydraulic and dynamic in nature. Neglected for too long in women because it is not visible, genital arousal is a major determinant of human sexual behavior. Its purpose is to promote the occurrence of orgasm (reward system) by stimulating the glans of the clitoris/penis, the sensory organ of ‘voluptuous’ pleasure. Its local ‘motor’ is the smooth myorelaxation of the erectile sponges, the vulva, the vagina and their arteries (under neurovegetative control). This myorelaxation is a major target for pharmacological treatments. It is triggered and maintained by dynamic interactions (intra and/or interpersonal) between: 1) spongious and cavernous bodies via biofeedback, 2) sexual sensory organs (glans and brain) and erogenous zones within and between men and women. Although “erotic” sexuality is primarily managed by the brain, the clinical implications of genitality are major: 1) male/female similarities (apart from vulvovaginal response and size differences) modify representations and the clinical approach to female sexuality, 2) the diversity and major impact of interactions (intra and/or interpersonal) linked to genitality highlights the reductive aspect of monodisciplinary vs. holistic approach, 3) disorders of female genital arousal need to be reassessed with the individualization of vulvovaginal-clitoral dysfunction, the equivalent to male erectile dysfunction, 4) their shared embryology explains the close and little-known links between genitality disorders and cardiovascular diseases, 5) with the aim of individual and public health, a minimum somatic check-up is relevant as a matter of routine for both men and women, in addition to psychosocial aspects, 6) always clinically oriented, it will include a genito-pelvic physical examination, and an assessment of cardiometabolic health, sleep (physiological importance of nocturnal erections) and lifestyle. In conclusion, by highlighting the major role of physical and psychological rhythmic sensory interactions (intra- and interpersonal), these advances have led to a paradigm shift: restoring or, better still, preserving erectile and vulvo-vaginal “good health” must become a priority objective of care.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en