2020
Xavier Garnier, « Le travestissement comme arme de destruction massive. Lecture de Qui a mangé Ma-dame d’Avoine Bergotha ? de Sony Labou Tansi », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.8n9drp
Lorsqu’il est organisé par un serviteur au grand cœur et joue sa partition dans la complexité d’une intrigue théâtrale, le travestissement apparaît comme une forme d’essentialisme stratégique pouvant mener au dénouement heureux. Dans la pièce Qui a mangé Madame d’Avoine Begotha ?, l’écrivain congolais Sony Labou Tansi reprend ce procédé classique du théâtre français pour nous mener vers des rivages plus inquiétants. Un amoureux transi, engagé malgré lui dans une lutte à mort contre une tyrannie postcoloniale, revêt le masque du féminin et enclenche un processus vertigineux qui mène à la destruction du monde. Bien plus que le destin des personnages, c’est toute la mécanique théâtrale qui est entraînée, par le jeu dangereux du travestissement, sur les rivages de la menace terroriste.