Du refus de la représentation à son incarnation : quand d’ancien·nes community organizers politisent leurs identités individuelles et collectives

Fiche du document

Date

28 février 2024

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Émulations

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1784-5734

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2030-5656

Organisation

OpenEdition

Licences

info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/


Résumé Fr En

L’élection de Barack Obama à la Maison-Blanche en 2008 ne marque pas uniquement l’élection du « premier président noir » : il s’agit aussi de celle du premier ancien community organizer. Jusqu’alors relativement inconnue, la catégorie « community organizer » devient indissociable d’une trajectoire politique individuelle mythifiée. La politisation de la catégorie éclaire ainsi un phénomène peu étudié : l’inté¬gration de l’espace du community organizing aux filières de recrutement des profes¬sionnel·les de la politique étatsunien·nes à tous les échelons institutionnels. Or, ce phénomène apparaît paradoxal : non seulement l’espace du community organizing s’est construit contre le champ politique comme un « contre-pouvoir citoyen », mais les professionnel·les de la mobilisation et de la représentation populaires que sont les community organizers refusent d’assurer le travail de porte-parolat politique, pris en charge par des « leaders » profanes qu’elles et ils forment et encadrent. Pour rendre raison de ce passage du refus de la représentation à son incarnation, l’article s’appuie sur une enquête ethnographique menée à Chicago entre 2015 et 2018.

The election of Barack Obama to the White House in 2008 was not just the election of the “first Black president”: it was also the first time a former community organizer became president. Until then, the category “community organizer” was relatively unknown; with Obama’s election, it was woven into the very fabric of a mythified individual political career. The politicization of the category highlights an often-overlooked phenomenon—the integration of community organizing to the recruitment channels of US professional politicians, at all institutional levels. But this phenomenon is actually paradoxical: not only was community organizing as a specific area of practice built against the political field as a “citizen power,” but, as professionals in people’s mobilization and representation, community organizers refuse to accomplish public political tasks, which are executed by the lay “leaders” they train and supervise. In order to make sense of this shift from refusing representation to embodying it, the article builds on ethnographic fieldwork conducted in Chicago between 2015 and 2018.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en