Le grand commerce : les marchands londoniens 1660-1760

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L’analyse prosopographique d’un groupe de 850 marchands londoniens (à partir de la poll tax des années 1690) et d’un échantillon de 1251 firmes commerciales (répertoriées dans l’annuaire Mortimer de 1763) permet d’obtenir des informations inédites sur la communauté négociante de Londres et sur la manière dont elle s’est adaptée à cette période de prospérité. Contrairement à ce qu’avaient affirmé nombre d’historiens, son enrichissement ne s’est pas traduit par une plus grande intégration dans l’aristocratie foncière. Leur lieu de résidence – au cœur de la Cité – ainsi que leurs alliances commerciales et leurs modes de consommation témoignent à la fois du maintien d’une forte identité négociante et d’un effort d’adaptation. Cette élite professionnelle, dont l’essor démographique reste modeste, continue de s’impliquer dans les institutions urbaines, d’influencer les débats parlementaires à Westminster et d’imposer sa culture dans la Cité.

Through a prosopographical approach of two datasets, a group of 850 London merchants identified from the poll taxes of the 1690s, and a sample of 1,251 mercantile firms listed in Mortimer’s London directory of 1763, one can see more clearly how the mercantile community did respond to an era of great prosperity. What many former historians took for granted, namely that enriched merchants would join the landed elite, seems no longer to be the case. The patterns of their settlement, still at the heart of the City, their commercial partnership, their consumer habits suggest both a considerable continuity in the mercantile identity and a series of adaptations. Such a professional elite whose growth in numbers is modest, stays active in the local institution, exert its influence on the Westminster parliamentary debates and remains the predominant influence on shaping the culture of working City.