31 août 2023
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François Drémeaux, « La mer et les navires dans Théodore Poussin. Initiation, antiréalisme et point de fuite colonial », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.8p4zgx
Du Cap Padaran, paquebot de l’évasion (t.1) et du renouveau (t.11), à Marie Vérité ou le Mangeur d’archipels, symboles d’émancipation et de maturité, en passant par Der Geist (l’esprit), petit vapeur de la révélation d’outre-monde, jusqu’à l’Amok, voilier de la délivrance… le parcours de Théodore Poussin est ponctué de rencontres déterminantes avec des navires. Dans cet univers maritime, la terre est source d’intrigues et de tourments. A fortiori, l’île est synonyme d’enfermement (t.8). Après l’impatience du départ, la violence et la cupidité des hommes au sein des ports, être en mer ouvre littéralement de nouveaux horizons. L’absence du navire s’apparente au doute et à une errance où le héros n’est que le passif témoin des événements (t. 8 à 10).À partir d’entretiens inédits avec l’auteur, de recoupements avec la littérature tutélaire de son œuvre ainsi que d’autres bandes dessinées ayant le même cadre géographique et chronologique, et appuyé sur une expertise historiographique maritimiste, ce chapitre propose d’analyser le rôle et la signification des navires dans les développements narratifs de l’œuvre majeure de Frank Le Gall. Plus largement, il s’agit de saisir dans quelle mesure l’artiste a cerné le vraisemblable, discerné les véritables représentations d’un entre-deux-guerres où la mondialisation en Extrême-Orient passe inévitablement par la mer et les navires.