Ne croire en rien, croire en tout. Les jeunes et la nébuleuse des croyances contemporaines

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2017

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Gilles Bibeau, « Ne croire en rien, croire en tout. Les jeunes et la nébuleuse des croyances contemporaines », Revue Belge de Psychanalyse, ID : 10670/1.8pjwvv


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La thèse de l’auteur est que le citoyen démocratique qui a « exilé dieu » s’invente de nouvelles immortalités symboliques à travers des voies spirituelles hybrides et un bricolage des liaisons entre religion, société et politique. Cette résurgence néo-religieuse s’exprime dans des pensées syncrétiques qui mélangent croyance, souci de soi, idéologie du bien-être, utopie de la perfection et projet de transformation du monde. Dans ce ré-enchantement du monde, le religieux surgit à l’interface de la quête de sens individuelle, des conditions quotidiennes et l’espace sociopolitique plus large. La « pensée de l’extrême » s’accompagne souvent, sur un plan psychologique, de sentiments mixtes d’impuissance et d’invulnérabilité qui entraînent des angoisses parfois profondes. L’émergence de cette « pensée de l’extrême » se fait au confluent de trois ordres interreliés de phénomènes qui caractérisent les sociétés contemporaines : 1. l’existence massive des « idéologies de la haine » qui structurent les politiques des États et qui s’infiltrent dans la pensée des personnes individuelles ; 2. La montée de l’agencement sécuritaire du nouvel ordre politique mondial qui prend la forme tantôt de l’état d’exception tantôt du camp ; 3. La réponse symétrique que les « parfaits croyants » – personnes radicalisées, fanatisées – apportent à la violence que nous déployons nous-mêmes contre eux. La genèse des nouvelles formes de psychopathologie doit être envisagée sur ce triple horizon.

The author’s contention is that the democratic citizen who has “exiled God” invents new symbolic immortalities via hybrid spiritual experiments and a bricolage of linkages between religion, society and politics. This neo-religious phenomenon takes the shape of syncretic systems of thought that connect together beliefs, ideology of well-being, care of oneself, utopia of perfection and project of transformation of the world. In this re-enchantment, the religious emerges at the interface of the individual quest of meaning, conditions of daily life and the larger socio-political realm. The “extreme thought” is often accompanied, on the psychological side, by mixed sentiments – being at the same time powerless and invulnerable – that create anxieties in the person. There interconnected phenomena seem to be at work in the production of the “extreme thought”: 1. The massive existence of the “ ideologies of hate” that structure the politics of States and infiltrate the thinking of individuals; 2. The increase of the security foundation of the world political order which takes the shape of either the “state of exception” or the camp; 3. The symmetric response that the “perfects believers” oppose to the violence deployed by the dominant societies against them. The genesis of the new forms of psychopathology has to be examined against this horizon.

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