2017
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Christian Mazet, « La πότνια θηρῶν ou les frontières de l’Autre. Réflexion archéologique sur la signification d'une image homérique en Grèce orientalisante », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.4000/kentron.790
Les historiens de la religion grecque ont longtemps perçu l'existence d'une divinité des temps préhelléniques d’origine égéo-anatolienne, la maîtresse des animaux, dont le thème iconographique connaît un regain d'intérêt dans différentes productions artistiques du monde grec à la période dite orientalisante (fin VIIIe - milieu VIe siècle av. J.-C.). Dès la fin du XIXe siècle, cette image singulière fut mise en relation directe avec la protectrice du monde sauvage, Artémis, d’après le terme πότνια θηρῶν employé par Homère au chant XXI de l'Iliade afin de qualifier la déesse. Dès lors, la maîtresse des animaux fut interprétée comme une préfiguration de la déesse Artémis, progressivement assimilée à la jumelle olympienne au cours du VIe siècle av. J.-C. Ce rapprochement univoque avec la personnalité complexe et ambiguë d'Artémis nécessite d’être reconsidéré à la lumière d’un travail contextuel conciliant l’approche iconographique et archéologique, en s’appuyant en particulier sur une redéfinition du répertoire d’images étudiées et une révision de leurs associations cultuelles.