2015
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Egle Rindzeviciute, « The future as an intellectual technology in the soviet union: from centralised planning to reflexive management », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.8r2jnt
Le futur en tant que technologie intellectuelle en Union soviétique : de la planification centralisée au management réflexif. L’article examine comment le futur ici envisagé en tant que technique spécifique d’orientation vers l’avant – a été utilisé en Union soviétique pour organiser et légitimer des pratiques informelles de gestion et de planification. Cette étude aborde l’histoire, encore inexplorée, du management réflexif dans un régime autoritaire en se centrant sur l’œuvre de Georgij Ščedrovickij, philosophe russe et gourou en management. Empruntant à la notion cybernétique de téléologie (qui faisait de la réflexivité dans la définition des objectifs une condition clé du contrôle), Georgij Ščedrovickij a enseigné aux gestionnaires soviétiques comment formuler des buts propres. Ce faisant, il a contribué à l’érosion du monopole du parti communiste en matière d’objectifs. En outre, à travers le maniement de jeux de gestion et d’organisation, cette nouvelle téléologie n’a pas seulement transformé les administrations bureaucratiques en des collectifs informels, elle a aussi conféré une légitimité inédite à l’informalité – une légitimité émancipatrice dans le contexte soviétique, mais hautement ambiguë à l’ère postsoviétique.