2 février 2018
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Philippe Adair et al., « La déréglementation des économies anglo-saxonnes », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.8r7x5q
Les économies anglo-saxonnes ont vécu, entre le milieu des années 1970 et la fin des années 1980, sous le signe de la déréglementation, et le mouvement qu'elles impulsèrent ne tarda pas à se propager à l'ensemble du monde, transformant ainsi de façon radicale les règles du jeu auxquelles sont soumis les agents économiques. Souvent dû à des facteurs techniques, ce processus fut également encouragé par les pouvoirs publics qui, face à la crise, ne voyaient d'autre salut que la mise en cause de pratiques qui avaient fait l'objet d'un assez large consensus pendant les années de croissance consécutives à la seconde guerre mondiale. Longtemps conçu comme un ensemble de garde-fous destiné à limiter les abus et à protéger les agents, le cadre réglementaire n'apparaissait plus guère que comme un carcan entravant le libre jeu des forces du marché, nuisant à l'efficacité économique et expliquant donc le ralentissement de la croissance. Cet ouvrage, qui rassemble les actes d'un colloque organisé en juin 1993 à l'Université de la Sorbonne Nouvelle par le Centre d'études et de recherches sur la vie économique des pays anglo-saxons (CERVEPAS), ne prétend pas épuiser le sujet. Il enrichit toutefois notre réflexion en proposant une étude comparée des évolutions qui se sont produites en Grande-Bretagne et aux États-Unis, sur lesquelles universitaires français et acteurs ou observateurs privilégiés venus d'outre-Manche ou d'outre-Atlantique portent des regards croisés. Situant la déréglementation dans la perspective de l'histoire des faits et de la pensée économiques, il analyse aussi les mesures mises en œuvre dans des secteurs comme la défense et l'audiovisuel, ou encore dans le domaine bancaire et financier. Se trouve ainsi mise en lumière la très grande variété des mécanismes en jeu. dont ne saurait rendre compte un chapelet d'analyses monocausales. À l'épaisseur des faits se devait en effet de répondre la diversité des angles d'approche. Le bilan dressé ici permettra sans doute à tous ceux qui s'intéressent aux économies anglo-saxonnes de mieux cerner les perspective qui s’ouvrent à elles pour l’avenir.